Huit bêtes issues de croisements ont été repérées. Cinq ont été tuées pour tenter de préserver la pureté de l’espèce.

Il est l’emblème du canton. Pourtant, le bouquetin grison est en danger. Des croisements ont eu lieu entre des chèvres domestiques et cet animal sauvage. Résultat: une bête au pelage plus brun et qui a des «pieds» blancs. Contrairement au mulet, croisement stérile d’un âne et d’une jument, ces nouveaux venus peuvent se reproduire. Ils doivent être abattus pour protéger l’espèce.

Huit hybrides ont été vus ces derniers mois près de Pontresina. Cinq d’entre eux ont été tirés en juillet par le garde-chasse Daniel Godli dans le val Roseg, indique la revue «Bündner Jäger».
Le problème est connu, confirme Georg Brosi, inspecteur de la chasse du canton des Grisons. Les individus portant des gènes mutants avaient pourtant pratiquement disparu jusqu’à récemment. Un spécimen empaillé, baptisé Fridolin, est même conservé au Musée d’histoire naturelle de Coire.

Il semble que des éleveurs italiens peu scrupuleux soient à l’origine de ces croisements. Ils auraient ensuite vendu les bâtards en Suisse en tant que bouquetins authentiques, croit savoir le quotidien «Südost­schweiz». Les spécimens retrouvés seraient déjà de la deuxième ou de la troisième génération. Des analyses génétiques des animaux abattus sont attendues prochainement pour confirmer ou infirmer cette hypothèse.
Dans les Grisons, d’autres croisements atypiques sont impossibles, selon les experts. A part, peut-être, celui de chiens domestiques avec des loups. Le cas s’est déjà produit en Italie.

(jbm)