Depuis 20 ans, le loup est de retour en Suisse. Aujourd’hui, 25 à 30 individus vivent sur le sol helvétique, une présence qui n’est toutefois pas du goût des éleveurs de moutons. Si ces prédateurs représentent une unique meute dans notre pays, ils auraient pu être plus nombreux. Ces dernières années, en effet, huit loups ont été officiellement abattus, et deux individus au moins ont été victimes de braconnage. Même si la cohabitation avec ce grand canidé soulève de nombreuses questions, c’est un maillon de la chaîne alimentaire qui a un rôle à jouer dans l’écosystème, selon le WWF (World Wildlife Fund – Fonds mondial pour la vie sauvage).

L’avantage: une régulation naturelle du gibier

L’organisation environnementale souligne en effet que ce prédateur régule naturellement le gibier de nos forêts, alors que leur population atteint un pic. La forte concentration de cervidés met la forêt sous pression, et peut ralentir son processus de régénération. *En s’attaquant aux animaux faibles et malades, le loup sert de régulateur naturel, et garantit la santé des populations.

Le problème, c’est que le grand canidé s’attaque aussi aux troupeaux! Pour cohabiter, les bergers doivent assurer une surveillance des moutons sur les pâturages – des mesures auparavant inutiles. Le mécontentement des éleveurs est profond, et leur association, le Groupement suisse pour les régions de montagne, estime que «le loup n’a pas sa place en Suisse». Il y a quelques mois, l’organisation souhaitait d’ailleurs créer une association dont le but serait d’éradiquer les grands prédateurs de Suisse.

La cause de 10% des pertes de moutons?

De son côté, le WWF estime que le programme de protection des troupeaux a fait ses preuves. L’ONG utilise ces chiffres comme arguments: «Sur les quelque 200’000 animaux estimés, près de 4000 meurent chaque année, principalement à la suite de maladies et de chutes. Moins de 10% des pertes sont imputables aux grands prédateurs.» L’association de défense de la nature note que le libre pâturage, soit le fait de laisser le bétail sans surveillance dans les montagnes durant l’été, n’a pas que des avantages. Chaque année, davantage de moutons meurent suite à une chute ou à une maladie que sous les crocs d’un loup.

*Voir en France et demandez aux éleveurs et bergers ce qu’ils en pensent?