Dans quel monde vit-on? un monde où des élus appellent à braconner une espèce protégée en promettant même une récompense par loup tué?

bienvenue en France, ce charmant pays où l’armée tue un botaniste innocent, ratonne des jeunes qui manifestant leur colère face à un meurtre d’état, mais où des agriculteurs peuvent totalement impunément massacrer des animaux comme hier à Nantes (des ragondins martyrisés par des exploitants agricoles de la FNSEA), saccager une ville (Toulouse) avec des lisiers et purins. Ces mêmes exploitants agricoles, qui peuvent commettre, eux, en toute impunité, n’importe quelle violence sur les biens et les animaux, ne se privent pas de braconner les loups. Certains l’avouent à mots couverts. D’autres s’en vantent!

Mais maintenant, c’est ouvertement que des élus et responsables syndicaux promettent des récompenses à ceux qui vont braconner les loups! lisez ce florilège tiré du dernier communiqué de l’ASPAS:

« J’offre une prime de 2 000 €, de ma poche, à celui qui réussira à le capturer et à me l’amener. Je tiens à préciser que cette récompense n’est valable que sur ma commune. J’invite d’ailleurs les autres maires à faire de même sur leur territoire »
Claude Orbion, maire de Nançois-le-Grance (Meuse), le 03/11/14 dans L’Est Républicain.

« On donnera une récompense de 1 000 € au premier loup abattu dans ce département »
Yannick Fialip, président de la FDSEA Haute-Loire, le 20/10/14 devant les caméras de l’Éveil.

« Je vais mettre en place une prime pour les chasseurs de loup

[…]. L’État devrait établir une prime aux chasseurs qui tueraient l’animal. Ce serait une solution pour l’éradiquer »
Jean Bernard, maire du Devoluy (Hautes-Alpes), le 15/09/14 dans Le Dauphiné Libéré.

« on sait qu’il s’en braconne, et ce n’est pas plus mal.»
Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, le 30/06/14 d’après Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération Paysanne qui le cite le 18/09/14 dans Politis.

« Si le loup risque d’attaquer un troupeau, la meilleure façon de faire, c’est de prendre le fusil et de tirer (…)»
José Bové, député européen EELV, le 17/07/12 sur Radio Totem.

Sans compter les habituelles banderoles « Mort aux loups » déployées lors des manifestations organisées par des syndicats agricoles…et les inscriptions diverses anti-loup partout sur les routes dans certains coins! voici une affiche immense datant d’il y a quelques années pas loin d’où j’habitais alors.

L’ASPAS rappelle à tous ceux qui seraient tentés par ces actes que la destruction d’une espèce strictement protégée est un délit passible d’un an d’emprisonnement et de 15 000 € d’amende.

Médiapart