Cet oiseau à l’allure tropicale avait disparu de Suisse, à l’exception du Valais, il y a une trentaine d’années. Il refait surface près de Bonvillars.

Dans un verger de la région de Bonvillars, que trois membres du Groupe ornithologique de Baulmes et environs (GOBE) s’apprêtent à baguer une nichée d’un oiseau pas comme les autres. La huppe fasciée, de par son allure étonnante et son mélange de couleurs, fait partie de ces espèces dont la présence sous nos latitudes ne peut pas passer inaperçue.

Il y a quelques années maintenant, le GOBE s’est mobilisé pour favoriser le retour naturel de cette espèce qui avait disparu des jumelles des ornithologues suisses – sauf en Valais – dans les années 1980. Ainsi, la pause de 70 nichoirs entre Orbe et Concise a permis aux huppes de reconquérir plus facilement un terrain qu’elles commençaient à nouveau à lorgner, y trouvant un mets qu’elles affectionnent tout spécialement, un gros insecte fouisseur nommé courtilière.

Trois nichées

Dans le Nord vaudois, ce sont quelque trois nichées qui ont déjà été couronnées de succès, toutes dans la région des coteaux de Bonvillars, alors que la période de nidification n’est pas encore terminée. Un signe évident du regain de santé de la huppe, quand on sait que son retour s’était amorcé en 2011 par la présence d’un seul couple du côté de Montcherand.

Cette vitalité caractérise également à merveille les cinq jeunes délicatement sortis de leur nichoir pour être bagués, mercredi soir. Âgés de 16 à 18 jours, ils portent déjà la belle tenue des adultes et cette huppe érectile caractéristique dont ils tirent leur nom. «C’est vers 24 jours qu’ils sont prêts à l’envol. Les parents les nourrissent alors encore deux semaines. Après avoir pris un maximum de force, ils quitteront la région d’ici fin septembre pour un vol migratoire qui les conduira en Afrique du Nord. «Par le passé, la huppe descendait jusqu’au Sahel. Aujourd’hui, il arrive même qu’elle s’arrête déjà dans le sud de l’Espagne», souligne l’ornithologue.

(24 heures)