La montée des eaux du lac de Neuchâtel a pour conséquence de noyer des milliers de nids de passereaux, sur la rive sud, dans la Grande Cariçaie.

Les hautes eaux ont noyé des milliers de nids de passereaux dans la Grande Cariçaie, sur la rive sud du lac de Neuchâtel. L’hécatombe n’aura pas d’impact à long terme, car ces populations d’oiseaux vont faire une deuxième ponte.

« C’était le début de la nidification des passereaux des marais. On en était encore à un stade assez précoce. Les oiseaux vont devoir recommencer une ponte », a expliqué mercredi Christophe Le Nédic, biologiste auprès de l’Association de la Grande Cariçaie.

Le niveau élevé des eaux du lac – environ un mètre de plus que d’habitude – ne constitue pas une catastrophe. « L’impact est localisé. Les oiseaux savent s’adapter », a ajouté le biologiste.

Proies et prédateurs

Avec la montée des eaux, des poissons sont arrivés dans les marais et vont se mettre à chasser quelques têtards et grenouilles. « La petite faune, mollusques et fourmis par exemple, se réfugie sur les brins de végétation. C’est spectaculaire: on peut voir proies et prédateurs sur les mêmes brins d’herbe », a observé le spécialiste.

D’une manière générale, la faune et la flore s’adaptent très bien à ces périodes de montées des eaux. « Avant la deuxième correction des eaux du Jura, dans les années 60, les variations étaient plus fortes et se produisaient plus souvent », a ajouté M. Le Nédic. Elles avaient même « un impact positif » sur l’embroussaillement des marais.

Pontons inondés

La crue de cette année ne devrait pas durer assez longtemps pour ralentir l’embroussaillement des marais. Mais elle rend provisoirement impossible l’accès aux passerelles et aux observatoires du centre Pro Natura de Champ-Pittet, près d’Yverdon-les-Bains.

Avec ses 2’500 hectares (ha) de hauts-fonds lacustres, ses 700 ha de marais et ses 1’100 ha de forêts, la Grande Cariçaie constitue le plus grand ensemble marécageux lacustre de Suisse. Elle héberge environ 800 espèces végétales et 10’000 espèces animales, soit le quart de la flore et de la faune suisse.

Source: ATS