Classé parmi les espèces protégées depuis 1993 par la Convention de Berne, le prédateur pourrait bien voir son statut juridique révisé. En cause: les (trop) nombreuses attaques de troupeaux.
Le nombre de brebis égorgées par des loups ne cesse de se multiplier en France. Des attaques qui affolent les éleveurs à tel point que mercredi une cinquantaine d’entre eux ont séquestré le directeur et un agent du parc national de la Vanoise, en Savoie, pour réclamer des mesures concrètes.
Devant cette colère, le ministère de l’Ecologie a demandé à la Commission européenne de réviser le statut juridique qui vise à préserver l’animal, rapporte samedi Le Parisien (article réservé aux abonnés). En effet, le loup est considéré par la Convention de Berne comme une espèce strictement protégée.
15 millions d’euros d’indemnités par an
“Les attaques de troupeaux ont doublé en cinq ans et ce nouveau statut permettrait d’alléger les démarches administratives permettant de prélever un loup en cas d’attaque avérée sur des brebis”, explique le cabinet de Ségolène Royal au quotidien. Une mesure qui permettrait certes “d’alléger les démarches administratives” mais aussi la facture: “L’indemnisation des éleveurs coûte chaque année 15 millions d’euros”, rappelle-t-on au passage.
Mais cette démarche est loin de faire consensus. Des associations crient, non pas au loup, mais au scandale. Ainsi, en réponse à la décision prise par les autorités de revoir le statut protégé du canis lupus, les militants écologistes ont à leur tour saisi le Conseil d’Etat pour s’opposer aux autorisations d’abattage de loups accordées cette année par le gouvernement.
Une “éradication pure et simple”
“En accordant le tir de 6 loups
“Après les tentatives de déclassement du loup auprès de la Commission européenne, la destruction d’une espèce protégée dans un espace protégé est devenu le nouvel objectif de la ministre de l’Écologie! Lâcheté, injustice, incompétence et irresponsabilité sont donc devenus les maîtres-mots de nos autorités”, s’indigne-t-on.
“Aucun” loup en 1993
De son côté, Christophe Castaner, député des Alpes-de-Haute-Provence et président du “Groupe national loup” (ensemble d’organisations professionnelles agricoles et d’associations de protection de la nature) estime qu’il n’est “pas illogique de déclasser” le statut juridique de l’animal. “A l’époque où il avait été classé (en 1993, Ndlr) il n’y avait plus un seul loup en France”, rappelle l’élu. Une époque qui a bien changé puisque l’on compterait pas moins de 300 loups sur le territoire français.