Le canton du Valais a ordonné mardi une nouvelle autorisation de tir d’un loup. Un animal dans la région de l’Augstbordhorn, dans la Vallée de Tourtemagne, est cette fois concerné. Trois de ces prédateurs se trouvent actuellement dans cette zone.

Le conseiller d’Etat Jacques Melly a donné l’autorisation de tir d’un des loups qui ont tué 44 moutons dans la région entre le 25 juin et le 25 août, a annoncé la Chancellerie d’Etat. L’autorisation est valable pendant 60 jours et tant qu’il y a encore des moutons sur les alpages concernés.

Selon les dispositions fédérales, un loup isolé peut être tiré lorsqu’il a tué dans son territoire au moins 15 moutons, pour autant qu’il y ait déjà eu des dégâts l’année précédente. Les dégâts sont pris en compte pour une autorisation de tir, dès lors que les mesures de prévention raisonnables ont été mises en place.

Jacques Melly a constaté que les exploitants des alpages concernés ont pris les mesures nécessaires, à savoir la réunion des alpages, un berger permanent, des clôtures, des parcs de nuit ou des chiens de protection. Les conditions pour le tir d’un loup sont donc réunies. Seuls des gardes-chasses professionnels et auxiliaires assermentés pourront s’en charger.

Trois loups

Des analyses de l’Université de Lausanne ont confirmé la présence de trois loups différents dans la région, a ajouté la Chancellerie d’Etat valaisanne en début de soirée.

Les moutons tués le 16 juillet ont été victimes de la louve F14, qui avait déjà tué des moutons l’an dernier. Ceux faisant l’objet de l’attaque des 25 et 26 juillet 2015 ont en revanche été tués par un loup mâle jusque-là inconnu, auquel on a donné le nom de M59.

Le résultat de l’analyse d’un autre échantillon, transmis par une personne privée et dont l’origine ne peut être retracée par le Service cantonal de la pêche et de la chasse (SCPF), indique qu’il s’agit du loup mâle M46 déjà connu.

En se basant sur son monitoring, le SCPF ne dispose pour l’instant d’aucun indice signalant la formation d’une meute avec reproduction et la présence de jeunes loups. A la mi-août, les autorités valaisannes avaient ordonné le tir d’un autre loup, cette fois sur les alpages du Vallon de Réchy et du Val d’Anniviers.

Le WWF et Pro Natura critiques

Le WWF et Pro Natura doutent de la légalité de la nouvelle autorisation de tir. Les attaques sur les alpages non protégés de la région de l’Augstbordhorn durent depuis au moins six ans.

Cette année, des mesures immédiates ont été prises sur certains des alpages concernés, mais seulement après que les premiers dégâts aient été constatés. Dans de telles conditions, ces solutions ne sont généralement pas à la hauteur d’une protection efficace des troupeaux.

Les deux organisations écologistes vont demander le rétablissement de l’effet suspensif, afin que les documents relatifs à l’autorisation de tir puissent être examinés avant que le loup ne soit mort.

Depuis 1998, quinze loups ont trouvé la mort en Suisse. Huit d’entre eux ont été abattus avec une autorisation (7 en Valais, un aux Grisons). Le nombre d’animaux de rente tués par des loups, surtout des moutons et des chèvres, se situe entre 100 et 300 par année.