En Europe, un homme fait référence au niveau du comportement des loups. Il a passé une partie de sa vie à les étudier. C’est Marcel Züger, biologiste diplômé de l’ETH de Zurich, et, au départ de sa carrière, grand défenseur du retour du loup. Mais aujourd’hui Marcel Züger “crie au loup” et fait un constat accablant sur le retour de la présence des loups en Europe. Il explique : « Il y a 25 ans, j’étais convaincu qu’il fallait permettre aux loups de revenir sur leurs anciens territoires….. Mais, c’était une erreur.
« Lorsqu’en 2012 les premiers louveteaux sont nés j’étais très heureux. À l’époque je croyais à la manière dont on nous avait présenté leurs réintroductions. Mais à travers toutes les observations effectuées sur le terrain et la situation actuelle je peux attester que la description que l’on nous avait fait est très différente de ce qui se passe en réalité sur le terrain. Les problèmes qui nous attendent vont être gigantesques…. ». Pour lui, l’Union Européenne devra revenir sur sa politique en faveur des grands prédateurs.
Le biologiste Marcel Züger part d’un constat scientifique : le loup nous avait été présenté comme un animal craignant les humains. Voici 25 ans, les défenseurs des loups expliquaient que ceux-ci avaient principalement des activités nocturnes et qu’une simple clôture ou la présence de chiens de protection les arrêteraient.
« Aujourd’hui, analyse Marcel Züger, nous savons que les loups sont capables d’apprendre et ont une grande capacité à s’adapter. Ceux-ci apprennent à contourner les mesures de protections les plus sophistiquées. Lorsqu’ils se rendent compte que les humains ne présentent aucun danger, les loups deviennent de plus en plus audacieux en testant les limites et lorsque ceux-ci n’en ressentent aucune ils continuent à pousser plus pour aller plus loin. Il est vrai que pendant des siècles, alors qu’ils étaient chassés, les loups craignaient les hommes. Aujourd’hui le monde appartient aux loups parce que ceux-ci se sont rendus compte qu’ils n’avaient rien à craindre des humains et s’enhardissent. Pour eux notre monde est comme un magasin libre-service sans caisse enregistreuse.
La prochaine étape est prévisible averti le Biologiste Marcel Züger. « Si les loups comprennent qu’ils peuvent aller encore plus loin, ils deviendront alors un véritable danger pour la population et plus particulièrement pour les enfants. ». Car les enfants ont la taille d’un mouton et le loup ne fait pas de différence entre un bipède et un quadrupède. Surtout lorsqu’il a faim. La légende du “petit chaperon rouge” devient une réalité.
Dans ce contexte, les agriculteurs, éleveurs et bergers insistent pour que “la prolifération du loup soit stoppée à coups de 12”, la chasse au loup étant, selon eux, la meilleure façon de réguler les populations. À la prévention étatique préconisant des chiens de berger et des enclos pour sauvegarder les troupeaux la nuit, les syndicats agricoles crient à l’inefficacité, en citant l’exemple des Hautes-Alpes, où des loups ont attaqué en pleine journée et par beau temps un troupeau défendu par deux bergers et cinq chiens. Car les loups opèrent en meute.
Dès lors, le spécialiste des loups Marcel Züger conforte les observations des agriculteurs suisses et français (qui eux sont sur le terrain à la différence des préfets !). Selon lui, « Il faudrait empêcher les loups de former des meutes. Le loup à besoin de deux choses qui lui sont indispensables : suffisamment de nourriture et une retraite tranquille pour la mise bas des louveteaux et les y élever en toute sécurité. Les loups trouvent presque partout en Europe de la nourriture très facilement. Opportunistes, ils mangeront les premières proies qu’ils détecteront que ce soit des rongeurs, des renards, des animaux de ferme comme les ovins, chèvres, jeunes bovins, chevaux, poulains, ânes tout comme des chiens et chats. Plus les loups s’habitueront aux humains et plus ils s’installeront dans leurs voisinages immédiats.
« Du côté des prédations, de plus en plus de loups déjouent les mesures de protection. Un loup qui a faim trouvera toujours d’une façon ou d’une autre à satisfaire son appétit. S’adapter à toutes situations est chez le loup un comportement inné. Chacun d’eux a le potentiel pour devenir des loups à problème… ».
Avec les écologistes, il n’y a aucune gestion sérieuse de la population des loups, et ces doux rêveurs sont à l’origine du cauchemar que vivent les agriculteurs européens. « Les loups évolueront vers des comportements dangereux » met en garde le biologiste Marcel Züger. Pour lui, « La politique Européenne sur la protection des loups équivaut à la propagation illimitée de l’espèce. Les loups ne sont abattus que dans de très rares cas exceptionnels. Cette situation conduit à des mesures de protection de plus en plus complexes financés par l’Europe à coup de millions d’euros. Il serait illusoire de penser que quelque soit les mesures de protection, aussi complexes qu’elles puissent être, les loups se détourneront de leurs proies. »
Il est urgent que l’Union Européenne revienne sur sa politique favorable aux grands prédateurs et aux écologistes destructeurs. Qu’on laisse ces derniers réintroduire des coccinelles, pourquoi pas… Mais le loup est un danger trop sérieux pour le confier aux ayatollas verts !
Francis GRUZELLE
Journaliste et écrivain