TENSIONS  — Plus de 30 moutons et chèvres ont péri ces deux dernières semaines sous les crocs de canidés dans la région de Viège. Les paysans sont à bout et y voient la patte d’un loup. Ils aimeraient pouvoir l’abattre.

Tensions chez les paysans au sud de Viège. Plus d’une trentaine de moutons et chèvres ont succombé dans des attaques ces deux dernières semaines. Toutes les victimes sont tombées dans quatre alpages proches les uns des autres.

Les paysans crient au loup comme le relate 20 Minuten mais selon le Service valaisan de la chasse, de la pêche et de la faune, seul un cas peu lui être attribué avec certitude. Une précision qui ne calme pas Rolf Kalbermatten alors qu’il a déjà perdu onze têtes dans son alpage.

Pour lui, l’introduction du loup en Suisse ne se passe pas bien du tout car les troupeaux sont difficiles à protéger. En outre, ils sont trop petits pour être efficacement défendus. «Cela exige tout simplement trop de travail et trop d’argent.»

Les nerfs à vif

La tolérance envers le loup chez les paysans d’alpage n’est plus de mise, renchérit Alwin Meichtry, vice-président de la Fédération suisse d’élevage ovin. Et les dédommagements n’effacent pas les années passées à élever et soigner un troupeau.

Pour Meichtry, il faut agir. «J’aime les animaux et je veux éviter les dommages à l’environnement mais si un loup se met à attaquer les troupeaux, il doit être abattu.» Il se dit prêt à protéger ses bêtes, quoi qu’il lui en coûte.

Autre son de cloche au Groupe Loup Suisse et son président David Gerke. «Il y a 14 ans, nous avions déjà des problèmes d’attaques de loup dans cette région et les paysans n’ont rien fait depuis.»

Des alpages jugés «indéfendables»

Daniel Steiner, président de l’association du haut-valais pour la reproduction du mouton à museau noir, explique pourquoi il est difficile de confier les troupeaux à des chiens de protection. «C’est une région très touristique et il est bien trop dangereux pour les randonneurs de déployer des chiens de troupeaux.»

Les paysans se relaient pour essayer de protéger les troupeaux, une solution invivable sur le long terme. La région est trop étendue et les bêtes trop dispersées, explique Daniel Steiner. Selon les responsables, les alpages attaqués sont jugés indéfendables.

(Newsnet)