CONFÉDÉRATION — La commission entend aussi répondre aux craintes exprimées par les cantons de montagne, qui «doivent être prises au sérieux».

Le loup devrait pouvoir être chassé en Suisse toute l’année. C’est du moins l’avis d’une majorité de la commission de l’environnement du Conseil des Etats. Elle entend ainsi envoyer un signal fort pour freiner la prolifération du canidé.

Par 6 voix contre 4 et 2 abstentions, la commission recommande aux sénateurs d’adopter une motion reprise par Beat Rieder (PDC/VS). La majorité estime que les mesures prises jusqu’ici ne suffisent pas. Elle entend aussi répondre aux craintes exprimées par les cantons de montagne, qui «doivent être prises au sérieux».

La majorité veut freiner l’augmentation du nombre de loups moyennant des interventions efficaces au niveau des populations, à l’instar des expériences faites dans divers pays européens, ont indiqué vendredi les services du Parlement.

Minorité pour un compromis

La minorité refuse d’aller aussi loin. Elle rappelle qu’une révision de la loi sur la chasse est en cours d’élaboration pour faciliter les tirs de loups. Il devrait être possible d’abattre le canidé dans une région où rôdent des meutes causant des dommages aux troupeaux et compromettant la bonne répartition de la faune sauvage, la sécurité publique ou l’exploitation touristique.

On vise une solution équilibrée, tenant compte à la fois des revendications des régions de montagne que des impératifs en matière de protection du loup, selon la minorité. Elle souligne en outre qu’une chasse ouverte toute l’année serait incompatible avec la Convention de Berne, qui classe le loup dans la catégorie des espèces de faune strictement protégées.

Dans la foulée, souhaitant que le Conseil fédéral règle la question, la commission propose par 10 voix contre 2, de ne pas donner suite à l«initiative cantonale valaisanne qui demande que le Parlement légifère lui-même pour que la chasse au loup soit autorisée.

Tirs facilités

Depuis juillet dernier, il est déjà plus facile d’abattre Ysengrin en Suisse. Un canton peut, avec l’accord de l’Office fédéral de l’environnement, réguler les effectifs de loup si au moins quinze animaux de rente ont été tués en quatre mois sur le territoire d’une meute de loups comprenant des jeunes.

Il est aussi possible d’abattre les jeunes loups qui s’approchent trop des zones habitées et se montrent agressifs ou peu farouches. Le quota de tir sur le territoire d’une meute ne doit toutefois pas dépasser la moitié du nombre de louveteaux nés dans l’année. Et il est interdit d’abattre de jeunes loups l’année de leur naissance ou l’année suivante. Les géniteurs doivent quant à eux être épargnés.

Le canidé peut en outre être tiré s’il a tué au moins 35 moutons ou chèvres en l’espace de quatre mois consécutifs durant la première année après son apparition dans une région. Idem s’il a croqué 25 animaux en un mois.

La situation a évolué depuis le retour du prédateur en Suisse. Le nombre d’animaux augmente pour atteindre la trentaine et des meutes se forment. La première a été observée en 2012 à Calanda (GR).(ats/nxp)