L’EFFET DES RÉSERVES SUR L’OCCUPATION DE L’ESPACE DU SANGLIER

VINCENT TOLON – ÉRIC BAUBET

La proximité d’une réserve naturelle peut être source de surdensité de sanglier dans les territoires voisins si les animaux vont s’y réfugier les jours de chasse. En observant le comportement d’individus équipés de collier émetteur, des enseignements sur les moyens à mettre en œuvre pour déloger les animaux peuvent émerger.

Face à la forte expansion démographique du sanglier (Sus scrofa) observée entre autres en France durant ces deux dernières décennies, les gestionnaires ont fait évoluer leurs méthodes de façon à minimiser les dégâts causés par cet animal (agrainage dissuasif, clôtures de protection, régulation adaptée des effectifs…).

Mais certaines problématiques restent aujourd’hui encore délicates à résoudre surtout aux abords des réserves de chasse ou réserves naturelles.

Ces espaces où la pression de chasse reste faible, créent dans l’environnement du sanglier des zones de quiétude où les animaux peuvent se réfugier et réduire ainsi le risque d’être prélevés.

Il est probable que de telles zones permettent à certains individus d’accroître considérablement leur survie, surtout si ceux-ci résident ou rejoignent facilement ces réserves.

De fortes densités peuvent résulter de ce phénomène de concentration avec comme résultat une augmentation des dégâts dans et autour de ces zones de réserve. La compréhension du fonctionnement des populations de sanglier qui vivent à proximité des zones de quiétude et l’évaluation d’outils de gestion permettant de réduire leur effet, sont donc des enjeux majeurs dans le contexte de forte augmentation démographique actuel.