Langage cynégétique

  • Mâle      = Bouc
  • femme  = Etagne
  • Petit       = cabri

Distribution en Suisse

En 1906, Joseph Bérard, descendant d’une famille légendaire de braconniers de la Vallée d’Aoste, s’introduit illégalement dans une des réserves royales italienne et y capture deux jeunes femelles et un mâle qui sont introduits en fraude en Suisse dans le parc zoologique Pierre et Paul à Saint-Gall, ainsi fut lancé un fructueux essai de reproduction à partir d’animaux provenant illégalement de la colonie du massif du Gran Paradiso. Au cours des ans, des lâchers eurent lieu dans toute la région alpine de Suisse. Les populations se développèrent bien. Aujourd’hui, la population totale est estimée à 15’000 animaux.

Description

Le bouquetin appartient au genre Capra (chèvres). Les mâles ont un corps particulièrement massif et trapu. Grâce à ses sabots dont la surface intérieure est tendre et les bords durs et tranchants, le bouquetin est un excellent grimpeur. Les mâles se distinguent par leurs cornes massives. Les cornes étant une caractéristique du genre Capra, les femelles en portent aussi, mais elles ne mesurent qu’environ 30 cm et sont nettement plus petites que celles des mâles qui peuvent atteindre 1 m de longueur. L’ouïe et l’odorat du bouquetin sont bons et sa vue est excellente. L’animal est actif surtout durant la journée et se tient presque toujours au-dessus de la limite des forêts. Il occupe nos Alpes jusqu’à la limite de la neige, vers 3500 m d’altitude. En été, il préfère les pentes nord ombragées, alors qu’en hiver il se tient sur les flancs sud exposés au soleil.

Le bouquetin est un animal grégaire. Sauf durant la période du rut, il vit en hardes distinctes de mâles d’une part et de femelles d’autre part. Les jeunes jouent beaucoup; dans un groupe de jeunes et de femelles, il règne une activité amusante et folâtre qui s’exprime aussi par des simulacres de combats. Les animaux âgés se déplacent peu, afin d’accumuler de la graisse pour l’hiver. Le bouquetin est fidèle à l’endroit où il vit.

Alimentation

Elle ressemble à celle des chamois et se compose essentiellement d’herbe, de graminées, de rhododendrons, de résineux, etc. Les aliments sont utilisés de façon optimale grâce à une très bonne rumination. En hiver, la nourriture de maintenance consiste en graminées sèches et en plantes à coussinets trouvées sur les crêtes dégagées par le vent; des plantes ligneuses sont alors d’avantage consommées.

Reproduction

Ce n’est qu’au moment du rut, c’est-à-dire en décembre et janvier, que les mâles se rapprochent des femelles. Le bouc le plus fort est le maître de sa harde. L’étagne est apte à se reproduire dès l’âge de 4 à 5 ans et met bas en général 1 cabri. La durée de gestation est de 21 semaines. La mère s’occupe des jeunes jusqu’à la prochaine mise bas.

Le cabri

Chez les petits bouquetins, la reconnaissance des sexes est impossible avant 5-6 mois et reste très difficile jusqu’à 1 an; on parle alors de cabris. Au-delà d’un an, il devient possible de différencier les sexes des individus à l’observation par le diamètre des cornes. Celui des éterlous, c’est-à-dire des jeunes mâles, est plus important: les cornes se font plus épaisses à la base du fait de l’apparition des premières nodosités. Chez les éterles, jeunes femelles, elles sont plus minces et dépourvues de bourrelets. Les cornes constituent donc un élément moteur dans la détermination des sexes, mais également dans la détermination de l’âge d’un individu.

Protection et chasse

Le bouquetin est protégé par le droit fédéral. Toutefois, depuis 1977, la forte croissance de la population rend nécessaires des tirs sélectifs de régulation.