La révision de la loi sur la chasse qui sera soumise au peuple le 27 septembre concerne de nombreuses espèces animales. En Suisse, et en Valais surtout, la discussion se cristallise autour du loup. Voici cinq choses à savoir sur le sujet.

Date de retour du loup

Le loup fait partie de la faune indigène. Le retour du prédateur en Suisse a été constaté pour la première fois en 1995.

Tous les individus présents actuellement sur le territoire helvétique sont venus par eux-mêmes, pas de réintroduction par l’homme, il faut oublier cet argument qui n’a plus rien à voir avec la réalité actuelle», atteste Isabelle Germanier, responsable pour la Suisse romande du Groupe-Loup (GLS).

La première meute s’est formée en 2012. On compte aujourd’hui près de 80 loups et 10 meutes sur le territoire suisse, la plupart dans les Grisons.

Les tirs préventifs

Avec le nouveau texte, les cantons pourront abattre les membres d’une meute avant que des dégâts ne soient causés, afin que les loups conservent leur crainte naturelle de l’être humain, des troupeaux et des zones habitées. Cet abattage est toutefois soumis à plusieurs conditions: les cantons doivent agir de manière proportionnée et ne peuvent pas, par exemple, intervenir dans une meute qui reste éloignée des troupeaux de moutons ou des villages.

Ils doivent aussi justifier au préalable la nécessité de ces tirs auprès de la Confédération. Le loup demeure une espèce protégée. Comme auparavant, la Confédération et les associations de protection de la nature peuvent recourir contre une décision cantonale d’abattage.

Comme auparavant, pour qu’un loup puisse être tiré, il faut qu’il ait tué sur une même zone 25 moutons en 3 semaines ou 35 moutons en 4 mois. Avec la nouvelle loi, l’autorisation ne sera toutefois plus l’apanage de la Confédération mais du canton.

Les obligations des exploitants

Les exploitants devront obligatoirement construire des clôtures et recourir à des chiens s’ils veulent toucher des indemnités pour les bêtes tuées. Ces protections sont efficaces dans 98% des cas, selon l’Office fédéral de l’environnement. La Confédération octroiera 3 millions de francs par an à cet effet.

Selon le Service de l’agriculture valaisan, ce pourcentage n’est pas quantifiable. Il rappelle aussi que les éleveurs actifs sur les alpages non protégeables, reconnus comme tels par Berne, continueront d’être indemnisés.

Instinct de tuerie de masse

Lorsqu’un loup se trouve dans une bergerie ou un parc non surveillé, son instinct de tuerie de masse se met en marche. Les moutons sentent sa présence, paniquent, se mettent à fuir et provoquent une surexcitation chez le loup. Il n’arrive plus à passer du patron moteur «prédation» à celui de la «consommation».

Mais ces attaques sont plus souvent le fait de loups solitaires, qui sont dans l’incapacité de chasser naturellement des proies plus grandes, comme il le ferait avec sa meute, selon Isabelle Germanier. L’organisation est l’élément-clé de la chasse chez le loup, seul il peine donc à tuer de grandes proies, mange moins et attaque plus souvent les animaux de rente.

Le Nouvelliste