Régulation de la faune – Jacqueline de Quattro a fait annuler la procédure. Elle précise n’avoir jamais ordonné cela et déplore un excès de zèle de ses services.

Une mise à l’enquête pour tirer une corneille? La procédure a provoqué quelques vagues ce mardi matin, à commencer par des mises au point au Département du territoire et de l’environnement (DTE). La conseillère d’État Jacqueline de Quattro a fait annuler la procédure. La ministre répond à nos questions.

Vous avez fait annuler ce mardi la procédure pour le tir de la corneille de Dompierre. Un pas en arrière?

Pas du tout, il n’y a aucune mise à l’enquête prévue dans la directive que j’ai signée en janvier et il n’y a pas lieu d’en faire. Je ne sais pas où cela a péché, mais il y a clairement eu un excès de zèle dans mes services. Un arrêt du Tribunal fédéral recommande de faire une publication avant des tirs d’animaux: une personne de mes services s’est sans doute dit qu’il fallait publier cette autorisation par prudence. Je ne vais pas faire d’enquête interne pour savoir qui. Mais c’est faux, je considère pour ma part que c’est une mauvaise interprétation de la directive et j’ai fait suspendre cette publication avec effet immédiat. Il n’est pas nécessaire de faire des mises à l’enquête et il n’y en aura pas. La directive que j’ai signée précise même qu’une autorisation peut être donnée après coup, pour autant que le tir soit ordonné par le surveillant de la faune.

Les tirs doivent-ils quand même être autorisés par les préfectures?

Oui, c’est la procédure en vigueur dans notre canton. Elle existe depuis plus de vingt ans, soit bien avant mon arrivée. A l’instar de ce qui se passe dans la plupart des cantons suisses, ce sont les préfectures qui délivrent les permis de tirer les corneilles et d’autres animaux. Une telle autorisation est nécessaire quand on se situe hors du cadre de la chasse, car il faut un minimum de précautions pour éviter que n’importe qui puisse sortir une arme pour chasser des volatiles dans les vignes ou tirer un renard dans sa propriété parce qu’il a fait des dégâts. La procédure sert à cadrer les tirs pour la protection de la population.

On a le sentiment que ces procédures sont bien compliquées, entre les lois fédérales, les recommandations de la justice, les règles cantonales…

Oui, je trouve que les lois sont compliquées en Suisse de manière générale, et dans le cas des animaux, cela confine bientôt à l’hystérie. Quand on veut endormir un chien, même après des procédures à rallonges jusqu’au Tribunal fédéral, on essuie des critiques. Et quand on ne tire pas une corneille tout de suite, il y a aussi des critiques immédiates. Je souhaite simplifier les prises de décisions et les clarifier au maximum quand c’est possible.

(24 heures)