La loi suisse sur la chasse pourrait être revue par Berne, entraînant un abattage plus aisé du loup si nécessaire.

Dans sa réponse publiée jeudi, le gouvernement se déclare disposé à adapter les bases légales pour permettre une cohabitation durable entre l’homme, les animaux de rente et le loup. Cette modification ne remettrait pas en cause la Convention de Berne.

Ce texte protège le loup mais autorise de l’abattre s’il y a un intérêt public prioritaire, notamment sanitaire ou sécuritaire. Il ne permet en revanche pas la chasse de ce canidé.

Droit actuel

La loi suisse sur la chasse classe le loup parmi les espèces protégées. Elle autorise actuellement les cantons, moyennant l«assentiment préalable de l«Office fédéral de l’environnement, à prévoir le tir d’animaux protégés si la sauvegarde des biotopes ou le maintien de la diversité des espèces l«exige.

L’ordonnance précise que le loup peut être abattu en cas d’importants dommages aux animaux de rente, de pertes sévères dans l’utilisation des régales cantonales de la chasse ou de menace considérable pour l’être humain.

Selon le Plan de gestion du loup en Suisse, le tir de l’animal peut être ordonné lorsque celui-ci a tué plus de 25 moutons en un mois ou 35 en quatre mois, en dépit des mesures de protection des troupeaux.

Propositions

Pour Stefan Engler, les méthodes appliquées jusqu’ici – axées sur la protection du prédateur et la prévention des dommages – ne sont que moyennement adaptées pour résoudre les conflits à venir et réguler la population de loups.

Selon lui, il doit être possible de tirer le canidé dans une région où rôdent des meutes causant des dommages aux troupeaux et compromettant la bonne répartition de la faune sauvage, la sécurité publique ou l’exploitation touristique. Le Grison évoque une régulation des animaux osant s’approcher de pâturages suffisamment protégés ou étant de moins en moins craintifs à l’égard de l’homme.

Risques

Répondant à une interpellation de Jean-Pierre Grin (UDC/VD), le Conseil fédéral doute que des meutes se forment sur le Plateau. Un tel phénomène se produit dans les régions où le loup trouve tout au long de l’année des proies de grande taille, comme des cerfs ou des chamois, ainsi que dans des forêts vastes et calmes où il peut élever ses petits.

Rappelant qu’aucune agression sur l’homme n’a été observée en Europe centrale, le gouvernement précise que personne ne peut être tenu responsable d’une attaque. Le loup est en effet considéré comme un «bien sans maître». La personne lésée ou son assurance accidents doit supporter le dommage.

Source: ATS